Burn Hollywood Burn


Alex :Je me souviens avoir eu votre demo tape, il y a environ trois ans, le son était très torturé alors que votre nouvel album sonne très énergique. Pourquoi avez-vous pris une nouvelle direction ?

Mathieu :La musique que nous jouons, ainsi que les paroles reflètent un certain état d’esprit à un moment donné de nos vies… les morceaux de la demo semblent probablement plus amers et nihilistes car nous l’étions probablement plus à ce moment-là…

Quelles ont été vos inspirations pour ce nouvel album très rock'n’roll ?

L’alcool, la drogue et les films de Russ Meyer.

Il y a une vraie rage dans votre album. Êtes-vous plutôt de tempérament révolté ?

Nous ne sommes tout simplement pas satisfaits du statut quo et du monde dans lequel nous vivons. Nous partons du principe que la société est faite par les hommes qui la composent et que donc elle n’est rien d’autre que ce que nous en faisons. Aujourd'hui, tout le monde semble résigné et se contente de constater la merde en se disant que personne n’y peut rien, que c’est la nature humaine ou je ne sais quelle autre connerie, et c’est sur cette résignation que repose ce système. Aussi infantile que cela puisse paraître, nous refusons d’accepter ce monde tel qu’il est, nous refusons de passer nos vies à creuser nos tombes. Nous estimons que l’attitude la plus infantile est probablement d’accepter béatement ce monde tel qu’il est et de s’y accrocher. Nous sommes des individus responsables et à ce titre nous refusons de prendre pour acquis un monde qui va à l’encontre de notre conscience et de nos désirs.

Comment votre album a-t-il été reçu lors des concerts ? On peut dire que c’est un album très dansant, il a dû y avoir du mosh-pit style ?

Pour l’instant, la plupart des gens devant qui nous jouons (à part près de chez nous) ne nous voient que pour la première fois et ne connaissent pas le cd, et selon l’endroit où le jour réagissent de manière différente.

Quel est votre meilleur souvenir de concert ?

Nous en avons tous un différent, mais l’un des meilleurs commun à tous était probablement à Kojetin ou Olomouc en République Tchèque. C’était dans un tout petit club et les gens étaient vraiment ouf !

Qui écrit les paroles, quelles sont ses inspirations ?

C’est moi (Mathieu) qui les écris. Les paroles sont en règle général l’expression du désespoir de nos vies et de notre volonté de vouloir quelque chose de mieux. Elles partent en fait de la réalité subjective que nous pouvons vivre quotidiennement et relient celle-ci à notre critique radicale du monde. En gros, elles partent d'« on aime pas du tout ce monde pourri » et relient cela à « comment faire pour que ce monde pourri le soit un peu moins, voir qu’il soit vivable. »

Comment se déroulent les répétitions ? Sont-elles plutôt tumultueuses (engueulades permanentes), en mode fainéantise (vive la motivation) ? Où est-ce l’osmose totale ?

C’est un peu des trois suivants les périodes.

Vous m’aviez parlé d’un spectacle national avec un public plus classique. Quel était le but de ce projet ?

En fait, cela fait maintenant un an et demi que l’on participe avec la troupe de théâtre du Méga-Pobec à la pièce "Rouge, Noir et Ignorant" d’Edward Bond. Nous l’avons joué une quinzaine de fois en Normandie et d’ailleurs, nous partons au mois d'Août pour la jouer au festival d’Édimbourg. Jouer cette pièce est pour nous une expérience enrichissante et surprenante, puisque nous touchons un public qui n’est pas habitué à ce genre de musique et qui est plus difficile à « conquérir ».

Burn Hollywood Burn. Est-ce que ce nom est un hommage au mythe Hollywoodien ?

Burn Hollywood Burn est à l’origine une chanson de Public Enemy, c’est donc pour cela que ce n’est pas Burn L’Elysée Burn… Ce n’est pas tellement une attaque au mythe Hollywoodien, mais plus l’expression de notre dégoût d’une société dans laquelle on ne vit qu’à travers des images et des représentations.

Avez-vous des activités (distro, fanzine, label) en dehors du groupe ?

Certains d’entre nous ont d’autres groupes comme The Elektrocution, As We Bleed, Elistrae et d’autres qui n’ont pas encore de nom, et moi je travaille sur un zine.

Quelles différences entre le label D.I.Y et le label commercial de la scène ?

En fait, je ne pense pas que le problème soit si manichéen que cela. En effet, nous sommes sur bisect bleep, ce qui nous offre une certaine structure au niveau de la promotion et de la distribution du groupe, mais à côté de cela le fonctionnement du groupe reste complètement DIY dans le sens où nous faisons nos propres t-shirts, organisons nos tournées, etc. Overcome s’occupent uniquement du disque et n’interviennent en rien sur le reste. Pour l’instant, il est peut être un peu tôt pour pouvoir réellement faire un bilan par rapport à cela, mais bon en gros, plus de personnes entendent parler du groupe, on reçoit plus d’interviews et on nous propose quelques concerts un peu plus gros que ceux auxquels nous sommes habitués de jouer ce qui nous permet de limiter un peu les énormes pertes financières du groupe (mais bon ça reste même pas 1 sur 10). Je dirais donc que pour l’instant à notre niveau la différence la plus importante est que l’on perd un petit peu moins d’argent qu’avant, qu’on joue un peu plus dans des concerts un peu plus gros avec un peu plus de monde.

Est-ce que c'est vous qui avez pris contact avec Overcome ?

Nous connaissons les gens d’Overcome depuis de nombreuses années et ça s’est donc fait tout seul au fil de discussions…

Quel est le genre d'étiquette qui vous déplaît ?

N’importe laquelle en fait… Coller des étiquettes sur les groupes est, nous trouvons, toujours trop réducteur et peu important. Quand nous écoutons un groupe, nous nous foutons de savoir que c’est de l’electro-métal indus à tendances funk ou du émo-post-harcore mélodique… Chaque groupe a son style et c’est peine perdue d’essayer de coller un nom à tout ce que l’on peut entendre. L’important, pour nous du moins, est de kiffer le groupe en question ou non.

Quelle est votre playlist du moment ?

Kyuss, Fugazi, Neurosis, La Fonky Family, Chokebore, Breach, Brandy, Tool, Naked City, Fantômas, King Crimson, Catharsis, Depêche Mode, Notre-Dame, Upsilon Accrux, Dan the Automator, Magma, The ProjeKcts, Metallica, Accept, et les groupes de métal chevalier allemand des années 80.

Quels groupes de la scène française soutenez-vous ?

Vu que ce sont de bons potes, on dirait No Time To Lose

Avez-vous des projets ?

On est en pourparler avec Universal pour faire un split avec No Time To Lose. Au départ, ça devait être sur Overcome mais Nttl trouvaient que c’était trop se compromettre.

Quels sont vos rêves/projets actuels ?

En ce moment Samuel (le batteur) rêve toutes les nuits qu’il couche avec ses parents déguisés en ours et ça commence à l’inquiéter… Il espère cependant que ça ne se réalisera jamais. Sinon, nos rêves à réaliser bientôt sont de nager avec les ours blancs du zoo de la Palmyre (nous, on aime bien les ours), d’ouvrir un Kebab-frites sur l’aire d’autoroute d’Heudebouville, de faire l’amour au moins une fois dans notre vie avec autre chose qu’un animal, de s’acheter un pull, de prendre du Lsd dans le désert en écoutant Kyuss, et d’annihiler la race chevaline de la Terre et les boutiques d’onglerie.

Un dernier mot pour vos fans ?

Quoi ????!!!!

On a des fans ? Bon ben les fans, on n'en veut pas sauf si c’est des ours ! Les autres n’ont qu’à brûler et tant pis si on les déçoit !!!