Fab : Le nom du groupe n’a pas de signification particulière. Il est tiré d’une chanson du premier album de Botch, on trouvait que ça sonnait bien, donc voilà… Maintenant, tu peux y trouver un sens si tu le désires vraiment. On perd énormément de minutes et de temps dans notre vie. Par exemple, le temps que tu lises cette réponse, tu auras perdu une minute de ta vie. Catharsis l’avait très bien exprimé auparavant avec « One Minute Closer ».
Flo :Pour moi, c’est avant tout la manière dont j’exprime des sentiments qui me sont personnels, que ce soit à travers les textes que j’écris pour le groupe ou bien la façon de les retranscrire par le cri, le chant… Cela représente beaucoup d’investissement, de temps, d’énergie… C’est un exutoire, une catharsis pour exprimer tout ce que je ressens…
Flo :Ben c’est très simple, on jouait tous dans des groupes de lycée, on se connaissait en ayant fait des teufs ensemble ou des concerts, et pis un beau jour on en a eu marre de stagner avec nos formations, donc on s’est décidé à faire un truc ensemble, histoire de voir jusqu’où on pourrait aller sans se taper dessus ! Dead For A Minute s’est donc formé fin 1998, on s’est mis à répéter tant bien que mal, dans un local tout pourri. On a pu enregistrer une première demo, on l’a distribué nous-mêmes, on a fait des rencontres, quelques concerts dans des cafés. Grâce à Greg d’A-Team Crew, on a pu sortir notre premier MCD « Hana Bi » (2000), qui nous a vraiment permis de se faire entendre auprès des gens de la scène en France. Plein de concerts ont suivi, et ce, de plus en plus loin de chez nous. Après ça, on a rencontré Desiderata avec qui on a fait une tournée en Allemagne et en Autriche, ainsi qu’un split 7’ (sur Acide Folik et Shinya, mon propre label, et qui sort enfin !!!). Là, maintenant, on sort un 10’ sur Shogun, Abstr.act et Shinya, on s’apprête à partir en tournée en France (du 5 au 15 avril), à faire des apparitions au Hit Machine, à Vivement Dimanche… Ça roule, quoi !
Fab : Le line-up est composé de 5 jeunes glandus qui habitent la région de Metz, en Moselle. Il y a Flo aka Fat Flo aka François de Star Academy au chant, Geo aka Brebis Galleuse aka Fouteur de Merde à la guitare, Sam aka Drogué Notoire aka Râleur En Tout Genre aka JP de Star Academy à la seconde gratte, Mike aka The Lawyer aka Alcoolo Anonyme aka Miki à la basse et moi-même, Fab aka Gros Pif aka Kiki aka Le Vieux de Service dans le rôle du batteur. Nous sommes ensemble depuis le début… Malheureusement !
Fab :Oui, nous sommes tous étudiants, ce qui nous permet d’avoir pas mal de temps libre pour la musique malgré quelques galères de temps à autre. Mike est en Fac de Droit, Sam et moi sommes en Médiation Culturelle, pareil pour Flo qui est en 2eme année, et Geo fait un BTS Mécanique ou un truc dans le genre, c’est à dire qu’il sera ouvrier malgré lui et avant l’heure, et qu’il vendra peu chère sa peau à la société industrielle !
Flo : Je suis étudiant en 2e année de Médiation Culturelle & Communication, et je bosse de temps en temps pour pouvoir subvenir à mes envies. Ce que je fais à l’Université me plaît beaucoup, j’espère pouvoir un jour exercer un métier en relation avec la musique, et pouvoir vivre ma vie comme je l’entends. Mais pas vivre de la musique que je fais, j’ai bien trop de respect pour celle-ci pour vouloir en être dépendant financièrement.
Flo : En ce moment, c’est The Convocation Of…, The Trans Megetti, Sade, Replikants, Les Savy Fav, All I See, Tarentula Hawk, The Red Scare, The Blood Brothers, Timebomb, Zeni Geva, Submerge, Hot Scone, Desiderata, Sade, les musiques de Joe Hisaishi, des series Patlabor et Lain, les BO de Phantom Of The Paradise, Rocky Horror Picture Show… C’est jamais évident de répondre à ce genre de questions, t’es vache de me demander ça, quand même !
Fab :Tragedy, Entombed, Submerge, Orchid, Asterisk, DS 13, All I See, Catharsis, Victims, Diskonto, Red Scare, Blood Brothers, PG99, Yaphet Kotto, Envy, No Knife, Converge, Nasum, Pig Destroyer, Isis, Old Man Gloom, Systral, Keelhaul, Charles Bronson, The Crainium...
Fab : Tous les jeudis soirs.
Flo : Ouais, le temps d’une répète varie entre « Je me fais chier, on joue qu’une heure » à « Woah, c’est la fête, on est tous des potes et en plus, on a des riffs, jouons 3 heures ! ». On est un groupe irrégulièrement productif, et parfois ça en fait chier certains de jouer toujours les mêmes morceaux, donc voilà… Ça dépend de nos humeurs respectives, en fait. Avant, pour répéter, c’était très chaotique, je me souviens qu’on se levait tôt le matin pour aller jouer. Je me suis tapé des kilomètres à pied dans la neige avec mon matos sur le dos juste pour quelques heures de plaisir. Ça en valait la peine, heureusement ! On a souvent changé de lieu de répète parce qu’on avait toujours des galères, on ne pouvait pas jouer à notre convenance… Maintenant, c’est un peu plus stable, mais ça craint toujours (surtout quand tu te fais piquer ton matos…).
Flo :Le premier MCD, « Hana Bi », avait un thème particulier qui était la souffrance. C’était le fil conducteur qui reliait les chansons entre elles. Pour ce nouveau disque, j’ai voulu aborder 5 thèmes différents. « Trelskovsky » parle du pouvoir de l’image, de notre relation par rapport aux icônes que la société a à nous offrir. « Étain » parle des rapports de force dans le monde du travail. « Fétiche » aborde un thème qui m’obsède, le sexe, mais d’un point de vue franchement négatif. J’y parle de mon attirance pour le fétichisme, et de la façon dont je considère le sexe comme un facteur de pouvoir et de domination sur autrui. « Diégèse » parle de tout qui est réalisable, de ces capacités que nous avons en nous pour rendre notre petite vie un peu plus supportable. « Le Poison Sur La Langue », enfin, aborde la relation étrange que j’entretiens depuis que je suis jeune avec mon père.
Flo : Peut-être que c’est le seul moyen qu’on a trouvé pour cacher nos faiblesses musicales et techniques… Je ne sais pas… J’aime bien quand un disque n’est pas seulement une suite de chansons, mais dégage un sentiment fort d’oppression, une atmosphère particulière. C’est une invitation à l’immersion dans notre petit univers musical, je ne sais pas si ça fonctionne, mais c’est un truc qui est intéressant à expérimenter.
Fab :Au départ, ce n’est pas spécialement voulu. On a des idées en tête, puis on assemble le tout en studio, et si ça correspond à ce que l’on recherche, on approfondit la chose, on bidouille, on bricole, on peaufine certains détails jusqu’à obtenir le résultat attendu. En ce qui nous concerne, on préfère les atmosphères sombres et glauques, et puis ça colle mieux à la zik, je pense.
Flo : Le premier sample est extrait de « La Société Du Spectacle » de Guy Debord. Je suis tombé dessus par hasard, et je trouvais que ça collait plutôt bien avec le contenu de « Trelskovsky ». Celui à la fin de « Fétiche » est en fait l’ouverture du film « Turn Of The Screw » de Jack Clayton, un vieux film d’épouvante anglais des années 60 qui traite de la possession diabolique de deux jeunes enfants. Amenabar s’est d’ailleurs fortement inspiré de l’atmosphère de ce film pour réaliser « Les Autres ».
Fab :Pendant que l’on enregistrait cette chanson, Flo était adossé dans un coin, le bonnet de travers, un joint à la bouche, sa tête posée dans une main et l’autre qui se grattait les couilles. On se tuait à la tâche et lui s’amusait à trouver des jeux de mots débiles avec des noms de groupes !
Flo : Ouais, c’était bien spécial comme ambiance, ce jour-là ! Avec Greg (Steven Seagal, la gentille personne qui nous supporte régulièrement dans son studio), on était trop chaud, on n'arrêtait pas de sortir des conneries, des calembours abominables qui ne faisaient rire que nous… C’est un peu le concours du mec qui saura le mieux se ridiculiser avec les mots. L’inconvénient, c’est que j’ai tellement donné ce jour-là que depuis je suis à sec ! Déjà qu’avant je n'étais pas particulièrement drôle… Aujourd’hui, je suis même carrément sinistre !
Flo : Ben pour l’instant, il n’est toujours pas sorti, mais on en a fait des copies en CD pour trouver des concerts, ou simplement envoyer à des potes, et apparemment, ça a plu à tout le monde. Donc c’est cool, ça fait évidemment plaisir de savoir que ta musique touche ou intéresse les gens qui l’écoutent. Je dois t’avouer que je suis trop impatient de le voir sortir, avec son bel artwork et tout ! En plus, il sort en vinyle, donc forcément ça me fait kiffer !
Fab : Il sera plus facile à promouvoir dans le sens où on sort le 10’ sur Shogun de Reims et Abstr.act de Cherbourg (ndflo : hey, tu n'oublies pas quelqu’un là ? Enfoiré !), donc une grosse partie de la distribution sera gérée par ces labels. Au niveau de la pub, on fonctionne beaucoup par le bouche à oreille. Autrement, on a reçu de bons échos jusqu’à présent pour les quelques personnes qui l’ont entendu. Donc oui, nous avons des attitudes positives face à ce projet… de toute façon, je ne vois pas pourquoi il en serait autrement, ha ha !
Flo : En fait, ce n’est pas Dead For A Minute qui joue avec Yaphet Kotto à Reims le 13 mai, mais Short Supply, mon groupe d’emorock. J’aurais bien aimé que les Dead fassent une ou deux dates avec Yaphet, on a essayé de s’incruster sur les concerts qu’ils faisaient dans le coin, mais y a pas eu moyen. Tant pis ! Mais c’est surtout Sam qui doit faire la gueule, haha !
Fab : Ce n’est pas nous qui jouons avec Yaphet Kotto, ni à Reims, ni à Nancy, mais c’est Short Supply, plus connu sous le nom de Chiotte Supplice qui s’y colle !
Flo : Ouais, mais juste à Reims, donc.
Flo : Ben, je connais Phil Burn Out depuis maintenant un peu plus de deux ans, je lui achète toujours des tonnes de disques (ouais, je consomme comme un bâtard !), je corresponds presque tous les jours avec lui, et pis voilà. Une fois, je lui ai filé une demo de Short Supply, il a bien aimé, il m’a envoyé un mail vide avec juste les prévisions de concerts, et je suis tombé sur le cul, quoi ! Phil c’est un mec que j’aime énormément, j’éprouve du respect pour ce qu’il fait, sa démarche au sein de l’underground. Il a beaucoup fait pour les Dead, que ce soit par des concerts qu’il nous propose, ou bien ses critiques et les discussions qu’on a eu. J’espère pouvoir lui rendre la pareille un jour.
Fab :C’est plutôt une preuve d’amitié de la part de Defdump !
Flo :Clair, ils auraient très bien pu refuser qu’on y participe, mais ils ont dit oui, donc c’est cool ! Quant à notre supposé talent, je ne me pose pas trop la question… Qu’on n'y fasse pas trop pitié malgré notre aptitude à jouer comme des manches ne sera déjà pas si mal, ha ha !
Flo : Depuis son opération, Fab n’est plus le même…
Fab : Tout d’abord, ce n’est pas une robe de chambre, mais une robe, tout simplement. Ensuite, ce n’est pas juste un effet de style, mais je peux t’affirmer que tu es 10 fois plus à l’aise quand tu joues en robe, et puis c’est un petit clin d’œil aux filles, car je trouve que ça manque encore de présence féminine dans le Hardcore et la musique en général. Non, en fait, je fais juste ça pour qu’on me pose la question par la suite !
Flo :Ouh la Alex, je crois que t’as touché un point sensible !
Fab : Je crois en une chose qui est l’Amour, ensuite vient l’amitié, mais je pense que se réaliser soi-même, réussir à s’épanouir dans la vie de tous les jours est déjà pas mal, non ? Autrement, perso, je suis contre toutes formes d’oppressions qui puissent exister, je ne supporte pas le racisme, le fascisme, le (neo) nazisme, l’homophobie, le sexisme, le militarisme, l’autoritarisme, le patriotisme, la ou les guerre (s) en règle générale, la ou les religion (s), etc. Je dirais que je me situe du côté du peuple plutôt que du pouvoir !
Flo : Je milite activement dans une association qui a pour but la reconnaissance du néo métal comme mouvement artistique et politique majeur de ce siècle à venir… J’aimerais plus m’investir dans des assos qui font du travail de terrain sur les sujets qui me touchent, mais je n'ai pas trop le temps, car mes activités musicales et scolaires me prennent énormément d’heures et d’énergie. D’un autre côté, je me dis qu’il faut que j’agisse maintenant, car il y a des combats qui n’attendent pas, donc c’est une chose à laquelle je pense de plus en plus. J’espère pouvoir concrétiser ces réflexions dans un avenir proche.
Fab :Pour répondre à ta question, le style de vie et la manière de penser qui sont affiliés au punk/hardcore sont sûrement le côté positif de la chose. C’est-à-dire, les amitiés que tu peux développer, les contacts que tu fais au fur et à mesure du temps, les gens que tu rencontres… Ça c’est le côté positif. C’est un mouvement où l’entraide va de pair avec l’engagement de chacun, et rien que pour ça, c’est super. S’amuser et se faire plaisir sont les choses primordiales à mon avis.
Flo :Les concepts de DIY, de non-profit et l’ouverture musicale de la scène sont pour moi quelques-uns de points positifs. Je pense que la Lorraine, et surtout la Moselle, est une région sinistrée et qu’il y a énormément de choses à y faire. Il y a des gens cools qui font leur truc avec sincérité.
Fab : Perso, en dehors du groupe, je vois ma copine que j’aime par-dessus tout, je joue dans d’autres groupes, je vais à la Fac comme un bon robot et je me promène dans les bois dès que je peux.
Flo :Pareil que Fab, sauf que je fais un zine avec lui, ainsi que mon label et ma distro. À côté de tout ça, je cherche l’âme sœur, je recommence à lire un peu plus qu’avant, j’écoute beaucoup de musique, mate au moins un ou deux films par jour, j’écris… Des activités de djeunz !
Fab : Un split 7’ avec les talentueux Submerge.
Flo : Continuer le groupe jusqu’à ce qu’on n'ait plus rien à dire ou composer, et puis passer à autre chose après ça.
Fab : Merci.
Flo :Ouais, merci d’avoir été là pour entendre mes jérémiades, de t’intéresser à ce que l’on a à dire, de nous avoir consacré un peu de temps et de place sur ton site. Des bizzz à la framboizzz spécialement pour toi !