Tetsu : Cette tournée a été vraiment formidable ! C’était la plus longue qu’on ait faite, et nous avons fait beaucoup de concerts. Le voyage était un peu trop long, même si on a quand même rencontré plein de gens sympas, on a vu le bel océan… Je peux dire que c’est une très bonne expérience, dans l’ensemble.
Ici, au Japon, j’ai l’impression que les gens viennent voir les groupes, les observer plutôt que d’essayer de s’éclater aux concerts. Mais bon, chaque individu a une manière particulière d’appréhender cela. Au contraire, en Europe, les kids avaient l’air d’être une seule et même entité lors des concerts que l’on a fait.
J’ai l’impression, après avoir tourné dans tous ces pays, qu’il n’y a pas d’individus foncièrement mauvais dans cette communauté hardcore à travers le monde. Les gens d’Iscariote ont été vraiment très gentils avec nous, et c’est également un excellent groupe de scène.
J’ai parfois eu du mal à communiquer à cause de la barrière de la langue, mais je pense que les gens qui ont des choses en commun n’ont pas besoin de ça pour se comprendre. Alors je ne crois pas que la langue soit un véritable problème.
L’accueil fut amical et favorable dans pratiquement chaque pays visité.
Nous avons tous eu des galères pour obtenir des congés pour cette tournée.
Je n’ai jamais eu en tête de vivre de ma musique. Je ne pense que cela soit une bonne chose, car ça deviendrait alors une forme de routine.
Faire de la musique nous plaît énormément. Cela permet de se libérer de certaines frustrations. Écrire des chansons fait partie de notre quotidien, et ça nous fait du bien, car la musique nous soulage, nous soigne, en quelque sorte. Nous essayons simplement de faire ressortir toutes nos émotions, le plus honnêtement possible.
Nous voulons que les gens qui viennent aux concerts, s’amusent avant tout. Nous échangeons notre énergie avec eux à travers notre musique. Je pense que c’est comme cela que ça marche en général.
Je n’ai pas trop de difficultés à écrire les paroles. Je note ce qui me passe par la tête, tout simplement.
Nous ne nous sommes jamais mis d’accord sur le fait que tel disque allait sonner plus mélodique ou brutal. Cela dépend en fait de l’état dans lequel nous sommes avant de composer les chansons.
J’ai demandé à l’un de mes amis, qui travaille dans une école d’art, de la faire, car je voulais que tout le monde puisse voir à quoi nous ressemblons en concert. Je l’ai laissé faire ce qu’il voulait, donc je n’y ai pas spécialement mis beaucoup d’investissement personnel.
La peur et le futur.
Chaque disque que nous avons sorti est important pour nous, alors je ne peux pas te dire lequel est le meilleur. Pour le dernier skeud, nous y avons mis beaucoup de nous-mêmes, investi beaucoup de temps et de travail, et j’espère que cela se sent.
Nos disques sont distribués en Europe, aux USA et en Asie. Je ne pense pas que l’on soit de gros vendeurs, mais ça me va comme ça. Si quelqu’un veut écouter un des disques, il peut le trouver facilement, donc ça va.
Sur ce split, chaque groupe enregistre 3 chansons. Fafa va chanter en japonais sur l’un des chansons, et moi en français sur une autre.
Musicalement, je ne pense pas qu’il y aura de gros changements.
Autour du mois de Mai 2002, si tout va bien.
Nos rêves, au départ, étaient de sortir un disque, faire des concerts et rencontrer des gens. Nous avons appris que le réseau de communication à l’intérieur même de la scène est quelque chose de fondamental.
Mogwai, Lack un groupe danois avec qui l’on a joué en Allemagne).
Je m’occupe d’une petite distro, mais cette année on commence notre label.
Si tu veux trouver plein de disques, tu peux aller chez Allman ou chez Nat à Shinjuku. Il y a beaucoup de bons groupes, comme Gauze, Nine Days Wonder… et tout plein d’autres.
La jeunesse japonaise s’américanise de plus en plus. Elle a l’air beaucoup plus préoccupé par le futur, également.
J’espère que nous aurons l’occasion de revenir en Europe dans un proche avenir. Et pis, préparez-vous à m’écouter chanter en Français !!