Envy

Alex : Comment s’est déroulée cette tournée Européenne ?

Tetsu : Cette tournée a été vraiment formidable ! C’était la plus longue qu’on ait faite, et nous avons fait beaucoup de concerts. Le voyage était un peu trop long, même si on a quand même rencontré plein de gens sympas, on a vu le bel océan… Je peux dire que c’est une très bonne expérience, dans l’ensemble.

Quelles sont les différences entre le public Européen et le public Japonais ?

Ici, au Japon, j’ai l’impression que les gens viennent voir les groupes, les observer plutôt que d’essayer de s’éclater aux concerts. Mais bon, chaque individu a une manière particulière d’appréhender cela. Au contraire, en Europe, les kids avaient l’air d’être une seule et même entité lors des concerts que l’on a fait.

Qu’avez-vous retenu de cette tournée ? Et qu’avez-vous pensé d’Iscariote ?

J’ai l’impression, après avoir tourné dans tous ces pays, qu’il n’y a pas d’individus foncièrement mauvais dans cette communauté hardcore à travers le monde. Les gens d’Iscariote ont été vraiment très gentils avec nous, et c’est également un excellent groupe de scène.

Est-ce que la langue a été une barrière ?

J’ai parfois eu du mal à communiquer à cause de la barrière de la langue, mais je pense que les gens qui ont des choses en commun n’ont pas besoin de ça pour se comprendre. Alors je ne crois pas que la langue soit un véritable problème.

Quel pays d’Europe avez-vous préféré ?

L’accueil fut amical et favorable dans pratiquement chaque pays visité.

Est-ce que c'était compliqué d'organiser une si longue tournée ?

Nous avons tous eu des galères pour obtenir des congés pour cette tournée.

Est-ce que vous aimeriez vivre de votre musique ?

Je n’ai jamais eu en tête de vivre de ma musique. Je ne pense que cela soit une bonne chose, car ça deviendrait alors une forme de routine.

Est-ce que la musique est une forme d’exutoire pour vous ?

Faire de la musique nous plaît énormément. Cela permet de se libérer de certaines frustrations. Écrire des chansons fait partie de notre quotidien, et ça nous fait du bien, car la musique nous soulage, nous soigne, en quelque sorte. Nous essayons simplement de faire ressortir toutes nos émotions, le plus honnêtement possible.

J’étais au concert de Blois et j’ai ressenti une énergie particulière. Comment faites-vous pour communiquer autant d’émotions dans vos concerts ?

Nous voulons que les gens qui viennent aux concerts, s’amusent avant tout. Nous échangeons notre énergie avec eux à travers notre musique. Je pense que c’est comme cela que ça marche en général.

Vous avez du travailler dur, en l’espace, d’un an pour écrire cet album ?

Je n’ai pas trop de difficultés à écrire les paroles. Je note ce qui me passe par la tête, tout simplement.

Comment êtes-vous arrivé à une telle maturité musicale ? On sent que votre style s’est affiné, s’est affirmé entre le premier album plus mélo et l’avant dernier plus brutal.

Nous ne nous sommes jamais mis d’accord sur le fait que tel disque allait sonner plus mélodique ou brutal. Cela dépend en fait de l’état dans lequel nous sommes avant de composer les chansons.

Qui a élaboré votre vidéo ?

J’ai demandé à l’un de mes amis, qui travaille dans une école d’art, de la faire, car je voulais que tout le monde puisse voir à quoi nous ressemblons en concert. Je l’ai laissé faire ce qu’il voulait, donc je n’y ai pas spécialement mis beaucoup d’investissement personnel.

Quel sera le thème du prochain album ?

La peur et le futur.

Quel est votre album préféré ?

Chaque disque que nous avons sorti est important pour nous, alors je ne peux pas te dire lequel est le meilleur. Pour le dernier skeud, nous y avons mis beaucoup de nous-mêmes, investi beaucoup de temps et de travail, et j’espère que cela se sent.

Où sont distribués vos disques ? Est-ce qu'ils se vendent bien ?

Nos disques sont distribués en Europe, aux USA et en Asie. Je ne pense pas que l’on soit de gros vendeurs, mais ça me va comme ça. Si quelqu’un veut écouter un des disques, il peut le trouver facilement, donc ça va.

Allez-vous enregistrer un split avec Iscariote ?

Sur ce split, chaque groupe enregistre 3 chansons. Fafa va chanter en japonais sur l’un des chansons, et moi en français sur une autre.

Est-ce que Le style restera le même ?

Musicalement, je ne pense pas qu’il y aura de gros changements.

Quand est-ce que sort ce split ?

Autour du mois de Mai 2002, si tout va bien.

Depuis le début de votre formation, vous avez accumulé une bonne dose d’expérience. Que retenez-vous de votre parcours musical ?

Nos rêves, au départ, étaient de sortir un disque, faire des concerts et rencontrer des gens. Nous avons appris que le réseau de communication à l’intérieur même de la scène est quelque chose de fondamental.

Quels groupes écoutez-vous et appréciez-vous en ce moment ?

Mogwai, Lack un groupe danois avec qui l’on a joué en Allemagne).

Quelles sont vos activités musicales en dehors du groupe ?

Je m’occupe d’une petite distro, mais cette année on commence notre label.

Quels shops me conseillerais-tu si je venais au Japon ?

Si tu veux trouver plein de disques, tu peux aller chez Allman ou chez Nat à Shinjuku. Il y a beaucoup de bons groupes, comme Gauze, Nine Days Wonder… et tout plein d’autres.

Comment se porte la jeunesse Japonaise en ce moment ?

La jeunesse japonaise s’américanise de plus en plus. Elle a l’air beaucoup plus préoccupé par le futur, également.

Avez-vous un dernier mot pour vos fans ?

J’espère que nous aurons l’occasion de revenir en Europe dans un proche avenir. Et pis, préparez-vous à m’écouter chanter en Français !!